Quand la guerre se pointe, toutes les vulnérabilités font surface, seulement à des dégrés différents parce que de base, nous n'avons pas tous le même niveau social. Cependant, plus ça dure, plus les vulnérabilités se renforcent et à un certain moment, peu importe qui on fut, on survit. La guerre déshumanise !
La faim, cette situation insupportable et humiliante, ne devrait jamais être la seule option pour quiconque. Elle te rabaisse, te réduisant à l'insignifiance, t'exposant à la merci du monde, te faisant mendier pour ta survie. Aucun être humain ne mérite cette épreuve. Mardi, 28 janvier 2025, Une accalmie apparente est observée dans la matinée, succédant à près de deux jours des violentes détonations de bombes et crépitements de balles dans la ville de Goma. Depuis ma petite maison, un bruit étrange, similaire à celui d’un marché en pleine effervescence, capte mon attention. Intriguée, je sors de chez moi et, du haut de ma guérite, ce que je vois est saisissant : des femmes, des hommes, des enfants et des personnes âgées courent en tous sens vers le centre d'un grand mur érigé le long d'une grande partie de mon avenue. Depuis l'aube, un pillage a éclaté dans un grand entrepôt où plusieurs ONG stockent des vivres et des médicaments destinés aux déplacés des camps de Goma et des environs. Certains pillards passent par le grand portail, d'autres escaladent le mur atteignant près de cinq mètres de hauteur. La faim, cette force implacable, peut pousser des êtres humains à des actions moralement répréhensibles.
Jeudi, 30 janvier 2025 Depuis ma guérite, je n'aperçois plus la foule, seulement une dizaine de personnes longeant le mur, ramassant des choses que je ne parviens pas encore à identifier. Intriguée, je descends et sors de chez moi. En m'approchant, je pose la question : « Que faites-vous ? » ; une dame, accompagnée de ses deux petites filles d'environ 8 et 10 ans, me répond : « Nous ramassons des haricots, du maïs et des pois ».
Je suis choquée, mais je m'efforce de rester calme. J'observe cette dame et ses filles. Elles ont l'air mal en point, leurs habits sont sales, leurs chaussures dépareillées. La nourriture qu'elles et d'autres personnes ramassent sont des miettes qui se sont échappés des sacs pendant le pillage. C'est alors que je me rends compte qu'il y en a partout. La femme lève son visage vers moi, ses mains tremblant, et avec un regard vide et sans expression, elle me dit : « Je suis déplacée. J'ai fui les combats qui durent depuis le début de la crise. D'abord, j'ai fui de Masisi à Sake, puis la guerre est arrivée à Sake. J'ai fui à nouveau, de Sake à Rusayo. La guerre a continué, et j'ai finalement fui de Rusayo vers la ville de Goma, où je vis dans une école en attendant. Mes pensées se sont immédiatement opposées à ce qui est moralement acceptable. Intérieurement, je me demandais pourquoi elle n'était pas venue un jour plus tôt pour se servir avec ceux qui avaient pillé et prendre autant de sacs de maïs et de haricots pour au moins manger à sa faim. Cependant, la vérité est évidente. Elle n'a pas de force pour se frayer un chemin dans la foule et trouver un sac de maïs.
En observant cette femme, je me dis que c'est à peine si elle mange trois jours sur sept. À cet instant, j'ai réalisé à quel point elle ; comme tant d'autres personnes ayant fui les guerres à répétition, à cause de la faim ; est vidée de toute force physique, morale et psychologique. La guerre déshumanise.
Ce texte de Nancy, écrit à l'occasion de son anniversaire, est une belle introspection sur la vie et la quête de sens. Il exprime une profonde gratitude et une sérénité rare face à l’avenir. Nancy nous parle de l'importance de rester fidèle à soi-même !
Bon anniversaire à Nancy BALUME.
On ne peut pas mourir à 36 ans ! On ne peut pas mourir à peine 3 mois après avoir défendu sa thèse ! On ne peut pas mourir et laisser 4 enfants, dont le premier n’a même pas 10 ans ! On ne peut pas mourir alors qu’on vient d’accomplir sa plus grande passion ! On ne peut pas mourir au moment où la communauté a le plus besoin de nous ! On ne devrait pas mourir en tout cas !
Ce poème de George suit une progression émotionnelle et philosophique,
conduisant le lecteur vers une profonde prise de conscience du temps, du
bonheur et de l’avenir...